Résumé :
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A l'inverse de Bossuet, st Thomas ne tire pas une "politique des propres paroles de l'Ecriture sainte". Le 13e siècle a vu se constituer la théologie en science autonome et, par là même, les disciplines "humaines" acquièrent aussi leur indépendance. S'il ne cite donc jamais la Bible dans son commentaire de la "Politique d'Aristote", il mentionne parfois la "Politique" dans certains de ses commentaires bibliques, en soulignant, le cas échéant, les concordances entre l'Ecriture et Aristote. Dans le "De regno" (ou "De regimine principum"), on relève 58 citations scripturaires (surtout de l'Ancien Testament) pour la partie authentique ; mais cela représente un pourcentage relativement faible et les citations ne sont là qu'à titre illustratif. Une seconde partie de l'étude analyse les commentaires des passages à connotation "politique" dans l'exégèse biblique de st Thomas (notamment Rm 13, 1-7 ; 1 Co 6, 1-6 ; 1 Co 2, 8 ; Mt 22, 21 ; Jn 18, 36). Les éléments de réflexion politique sont présents mais il n'y a pas de "système" : la science politique est au service de l'exégèse, qui est l'objet premier du travail de st Thomas.
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