Résumé :
|
Le rapport de Paul au judaïsme est en cours de réexamen. En effet, là où une lecture traditionnelle des lettres pauliniennes identifiait une rupture de l'apôtre face à Israël et à ses codes identitaires se reconnaît, depuis une génération maintenant, un rapport différencié à la foi et à la tradition judéo-bibliques. Pour faire court : au renégat d'Israël a fait place le "rabbi de Tarse" (Lapide) ou le "bon juif" (Nanos). c'est singulièrement au courant exégétique rangé sous l'étiquette de "New perspective on Paul" que l'on doit ce changement de paradigme. Un paradigme qui n'est toutefois pas sans oeillères ni angle mort : "quid" en effet de l'anti-paulinisme qui, du vivant de l'apôtre déjà , s'est déclaré au sein des églises de Judée, accusant Paul d'enseigner "l'apostasie de Moïse" (Ac 21, 21) ? Une histoire des effets à ne pas occulter pour qui veut exhumer dans toute sa complexité l'identité sociale qui se fait jour sous la plume de l'apôtre.
|