Résumé :
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La déconstruction du christianisme n'est pas sa destruction. Près de 2 000 ans de théologie chrétienne ont certes abouti, aux yeux de Kant, de Hegel et de leurs héritiers, à une "clôture de la métaphysique", une "fin de l'onto-théologie" et à la "mort de Dieu". La réflexion que J.-L. Nancy mène depuis près de trente ans à ce sujet ne requiert, de son propre aveu, ni rejet ni réception pure et simple du christianisme. La théologie des cinquante dernières années a largement pris en compte les critiques qui ont été adressées à la théologie métaphysique. Elle a apporté des réponses à ces critiques. Notamment, les notions de "kénose", de "théologie de la Croix" ainsi que l"'exploitation de la notion kirkegaardienne de "christianité" représentent un ensemble de réflexions d'après-mort de Dieu sur l'avenir de la foi chrétienne dont le motif central, qu'il reste à penser, est plus que jamais l'incarnation. Ces notions pointent en direction de ce qui échappe à toute empris et font du christianisme, ou plutôt de la "christianité", un point de départ de la pensée perpétuellement vivant.
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