Résumé :
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Judas s'est retiré et est allé se pendre : de façon laconique, l'évangile de Matthieu met un terme à la vie de Judas, d'une façon qui laisse entendre que le poids de la culpabilité a été trop fort, l'empêchant de vivre. Le désespoir est en effet un obstacle majeur, et potentiellement définitif, à la relation aux autres et à Dieu, car il donne l’impression que la faute a plus de puissance que la miséricorde. Si le lecteur de l'évangile peut méditer sur ce désespoir de Judas, et sur l'enfer qu'il constitue pour une conscience écrasée de culpabilité que porte la communauté dans sa survenue. Judas est arrêté par le désespoir car aucun être humain n'a accepté de se tenir à ses côtés, ni même de l'entendre dans l'aveu de sa faute. Si S.Thomas a pu considérer le désespoir comme une forme d'erreur au sujet de la miséricorde de Dieu, il faut compléter cette définition par la part de solitude à laquelle le désespéré a été condamné et qui a contribué à ce qu'il identifie sa vie à sa faute et qu'il en vienne à se retirer du monde des vivants.
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