Résumé :
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Le concept de "crise" n'a rien d'évident. Dans cet article, l'auteure se propose d'explorer quelques-uns de ses possibles sens, d'en mesurer la pertinence et l'actualité. Elle se tourne pour ce faire vers la philosophe Hannah Arendt, dont la pensée peut, selon elle, être définie comme une "pensée de la crise". L'exploration de la conception arendtienne du politique et de la "vie de l'esprit" conduit alors l'auteure à souligner la dimension foncièrement 'critique' de la réalité humaine. Notre existence, nous dit-elle, se déploie sur le fond d'une crise/de crises qui tout à la fois fondent et menacent en permanence notre humanité. Partant, l'auteure nous invite à distinguer entre deux acceptions du concept de "crise". Elle relève que celui-ci peut être employé pour désigner aussi bien une 'situation d'instabilité', potentiellement créatrice et salutaire, qu'une 'situation de déstabilisation'. L'auteure conclut en proposant d'appliquer cette distinction aux développements en cours dans le domaine de l' "intelligence ambiante".
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