Résumé :
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Selon l'A Diognète de Justin, le paradoxe du citoyen chrétien se formule ainsi : moins le citoyen vit selon la cité, plus il lui est utile. Ce sont donc les chrétiens qui sont les citoyens les plus utiles à la cité, eux qui vivent dans la cité comme des étrangers domiciliés, soucieux d'accomplir mieux que quiconque la loi jusqu'à devenir eux-mêmes cette loi. Quoi qu'en dira Celse, les chrétiens incarnent l'idéal gréco-romain de la vertu civique, puisqu'ils s'efforcent de suivre le premier précepte de la loi naturelle, "vivre selon la raison, fuir le mal", et donc de se tenir lieu à eux-mêmes de loi. Ainsi, dit Justin à l'empereur philosophe qui les condamne sans raison, les chrétiens sont les philosophes par excellence.
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