Résumé :
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Vers 1373,le chapitre cathédral d'Avignon a rassemblé et transcrit les documents relatifs aux fondations de chapellenies dans un registre qui est l'objet principal de l'enquête proposée ici. En prévision du financement des messes perpétuelles, les fondateurs avignonnais ont souvent établi des revenus "perpétuels" sous forme de cens annuels établis par des contrats en emphytéose supposant une obligation "perpétuelle". Or les aléas ont fragilisé ces contrats qui s'interrompent souvent et tombent dans l'oubli. Lors des fondations de chapellenies, quand la dotation du bénéfice est mentionnée dans le testament du fondateur, l'établissement religieux bénéficiaire de la rente doit veiller au bon déroulement de la succession, notamment en conservant les actes de fondation et les clauses testamentaires. Quand le fondateur abandonne à l’Église ses biens avec son directum dominium,celle-ci conserve aussi les contrats d'emphytéose. L’Église pouvait donc assurer le maintien de ces emphytéoses à long terme. Cette pratique a concouru au bon fonctionnement de la société. Il semble donc qu'encourageant la fondation des chapellenies, l’Église ait apporté une contribution qui ne se limite pas aux mérites spirituels des messes perpétuelles. La réforme de la gestion des chapellenies introduite par la rédaction de ce registre se situe bien, elle aussi, à la charnière de ces deux domaines, la religion et l'économie.
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