Résumé :
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Le travail théologique fait l'objet d'une réception féconde et critique qui se vérifie dans l'accueil que réserve Urs von Balthasar à Thomas d'Aquin sur un article de foi aussi fondamental que le salut. La théologie qu'en élabore Balthasar ne pouvait ignorer celle d'Anselme et de Thomas, mais ses réserves envers ce dernier appellent une vérification. Le litige concerne l'obéissance du Christ que Thomas lie à la charité et la compatibilité entre la Passion et la vision béatifiante, alors que Balthasar défend la thèse de la foi obéissante du Christ jusque dans la Kénose comprise comme rupture entre le Père et le Fils dans l'Esprit et conjugue substitution et inclusion entre le Christ et ses membres. Cette divergence s’explique par l'héritage où puisent les deux théologiens, Thomas se montrant fidèle à l'époque patristique, tandis que la hardiesse novatrice de Balthasar est redevable des intuitions mystiques d'Adrienne von Speyr.
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