Résumé :
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Einstein, dit-on, aurait regretté de n'avoir pas fait une carrière de plombier, et ainsi évité d'avoir à constater les effets désastreux de ses illustres découvertes. On se désole volontiers aujourd'hui de ce que les acquis longtemps inenvisageables de nos sciences n'aient pas été doublés d'un renforcement de la conscience morale capable de faire obstacle à leurs emplois inhumains, mais soient plutôt allés de pair avec un affaiblissement de celle-ci. Cette situation et le pessimisme qu'elle induit sont toutefois encouragés par une séparation jusqu'à l'opposition, des aspects théorique et pratique de la conscience - héritage du criticisme kantien - ou comme on dit aujourd'hui, des faits et des valeurs- héritage du scientisme positiviste. La mise en question de cette opposition -au fond paradoxale puisque les notions de science et de conscience paraissent impensables l'une sans l'autre - peut apparaître comme une issue à ce pessimisme parfois larmoyant, dont Rabelais nous a légué une formulation inoubliable.
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