Résumé :
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Dans notre pays, plus de deux personnes sur trois sont enterrées à l'Eglise. Cette large majorité laisse à penser que le chiffre des obsèques religieuses ne subit pas le même sort que celui des mariages ou des baptêmes. D'ailleurs pour permettre une présence chrétienne à ces enterrements, beaucoup de diocèses ont mis en place de nouvelles organisations et font appel à des laïcs bien formés pour guider les obsèques. Parmi tous ceux qui vivent cette célébration à l'église, tous ne sont pas de grands croyants et encore moins des pratiquants assidus. A quoi cela tient-il que tant de familles souhaitent offrir ce dernier hommage à leurs défunts à l'église ? Sanas doute à de multiples raisons tant humaines que spirituelles. Le renard du Petit Prince de Saint Exupéry rappelait à son ami qu'il fallait des rites dans la vie : " C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours,, une heure, des autres heures." La mort, le deuil a aussi besoin de rite. La société civile n'en ayant quasiment pas, l'Eglise est la seule institution qui fasse une proposition respectueuse et non mercantile. Aussi lorsqu'un deuil arrive dans une famille, les proches se tournent presque instinctivement vers l'Eglise.Ils savent qu'ils y seront généralement bien accueillis et pourront y entendre une parole qui les respecte tout en les invitant à l'espérance. A ce moment de passage et de cpnfropntation avec sa propre relation à la mort, chacun a besoin du réconfort des autres, de donner du sens à un événement qui peut paraître absurde. La célébration des obsèques par des lectures bibliques, par la prière commune, par une parole sur le défunt offre une lumière sur la mort : celle de l'Evangile et du Christ. Elle porte le message de vie d'un Dieu ressuscité. Ainsi pour chaque défunt, quel que fut le parcours de sa vie, est rappelée sa condition de fils de Dieu : un enfant accueilli par les bras généreux de son Père du ciel. S'il y avait une seule raison pour être enterré par l'Eglise, je crois que celle-là les surpasse toute. Ce message est celui qui a toujours apport&é la paix aux assemblées d'obsèques que j'ai du présider, aussi dramatique que puisse être la situation. Il faut du temps, des paroles et des gestes aux vivants qui restent pour "accepter" la mort d'un proche. Les rites que propose l'Eglise catholique semblent, à cet égard, encore très utiles à beaucoup et justifient que nos paroisses investissent de l'énergie dans une pastorale des funérailles.
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