Titre : | La modernité : un défi pour le christianisme et l'Islam (2012) |
Auteurs : | Claude Geffré, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Chemins de dialogue (N° 40, décembre 2012) |
Article en page(s) : | pp. 87-111 |
Langues: | Français |
Résumé : |
Parmi les grandes figures théologiques du XXe siècle qui nous ont aidés à défricher le chemin théologique ouvert devant nous par le cardinal Coffy, celle de Paul Tillich a joué un rôle bien particulier. Encouragé par Joseph Doré, André Gounelle et Jean Richard (professeur à l'Université Laval à Québec), j'ai consacré à Paul Tillich ma thèse de doctorat, soutenue en décembre 2000 et dès l'année suivante, nous avons organisé à l'ISTR de Marseille, du 17 au 20 mai 2001, un colloque international de l'Association Paul Tillich d'expression française sur le thème "Religions et modernité : entre enracinements et déplacements" (Cf. J-M Aveline, "Paul Tillich et la théologie des religions", chemins de dialogue 37 (2001), pp. 173-194. Aussi, même auteur, L'enjeu christologique en théologie des religions, Le débat Tillich-Troeltsch, Paris, Cerf, "Cogitatio Fidei" 227, 2003).
En ouverture de ce colloque, on avait demandé à Claude Geffré, très redevable lui aussi à la pensée de Claude Tillich et très engagé dans la recherche en théologie des religions, une conférence sur "La modernité : un défi pour le christianisme et l'islam", conférence dans laquelle il explique que la relation de chaque religion avec la modernité, qu'elle soit d'ouverture ou de résistance, influe bien évidemment sur les rapports que ces religions peuvent avoir entre elles. Si le christianisme et l'islam ont adopté des stratégies différentes à l'égard de la modernité occidentale, la situation historique actuelle les oblige à passer d'une "rivalité ancestrale" à une "émulation réciproque". C'est dès lors tout l'enjeu du dialogue islamo-chrétien, estime Geffré, que de contribuer à l'avènement d'une civilisation planétaire dans le respect de l'humain authentique, dans la lutte prophétique contre l'injustice structurelle du monde et dans le développement d'une justice écologique. Claude Geffré est ensuite revenu à plusieurs reprises sur ces thèmes et en a précisé certains aspects (cf. Claude Geffré, "Le christianisme comme religion de l’Évangile", Paris, Cerf, 2012). Pour l'ISTR, cette perspective de recherche s'est avérée très stimulante, que ce soit dans le recueil des institutions fondatrices de Paul Tillich ou dans l'exploration des pistes théologiques ouvertes par Claude Geffré, soucieuses de situer le dialogue inter-religieux comme l'un des enjeux politiques et anthropologiques majeurs pour la responsabilité historique des croyants, chrétiens ou musulmans, au seuil du XXIe siècle. |