Titre : | Enjeux théologiques et pastoraux d'un dialogue interreligieux (2012) |
Auteurs : | Robert Coffy, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Chemins de dialogue (N° 40, décembre 2012) |
Article en page(s) : | pp. 13-28 |
Langues: | Français |
Résumé : |
Ce fut la première conférence, prononcée au matin du samedi 3 octobre 1992, le premier texte qui fut écrit sur les pages encore blanches de l'Institut de sciences et théologie des religions (ISTR). En juin 1991, le Grand séminaire de Marseille avait dû fermer ses portes, les séminaristes étant regroupés au séminaire interdiocésain d'Avignon, dirigé par Christian Salenson. Mais le cardinal Coffy (1920-1995), alors archevêque de Marseille, ne s'était pas résolu à la disparition de toute formation théologique dans la cité phocéenne et m'avait chargé de chercher ce qu'il serait possible de proposer. Avec Paul Bony, lui aussi resté à Marseille après le départ des séminaristes, nous avions pensé à un parcours de formation qui honorerait l'une des requêtes du synode diocésain qui avait été célébré en juin 1991 : mieux connaître les grandes religions présentes à Marseille et explorer les nouvelles perspectives ouvertes à la théologie chrétienne à partir de cette expérience inédite. Ainsi est né le projet d'un ISTR, inspiré de celui créé à l'Institut catholique de Paris en 1967, au lendemains du concile Vatican II, par Jean Daniélou et Henri Bouillard.
Trois conférenciers ont participé à cette matinée d'ouverture : le cardinal Coffy, le pasteur André Gounelle, professeur à l'Institut protestant de théologie de Montpellier, et le père Maurice Pivot, sulpicien, qui avait été pendant de longues années professeur de théologie au Grand séminaire de Marseille. Quand on relit aujourd'hui cette première conférence, on s'aperçoit qu'elle portait en germe bien des questions à la fois théologiques et pastorales que nous avons dû ensuite approfondir au fil des années. Certaines n'ont pas encore été explorées comme il faudrait, par exemple celle du lien entre la sacramentalité en christianisme et la ritualité dans les religions. L'intuition du P. Coffy, liée sans doute à ses travaux post-conciliaires au service de l’Église de France, était que la théologie du dialogue inter-religieux devait pouvoir s'appuyer sur les riches harmoniques de la notion de "sacrement" et expliciter en quoi le choix du concile Vatican II, désignant l’Église comme étant "sacrement universel du salut", pouvait fournir les ingrédients nécessaires à la recherche théologique du XXIe siècle. On verra par la suite combien cette intuition devait s'avérer féconde (cf. Robert Coffy, "Le dialogue inter-religieux", Chemins de dialogue 6 (1995), pp. 183-199. Également, du même auteur, "Oui, ce Mystère est grand", Marseille, Publications Chemins de dialogue, 1996). |