Titre : | Les ouvrir à l'intériorité (2009) |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Points de repère (N° 233, 01/12/2009) |
Article en page(s) : | pp. 19-20 |
Langues: | Français |
Résumé : |
"Le silence est un sas qui permet le passage vers l'intériorité"
Du dehors au dedans Les mots "intériorité" et "extériorité" renvoient à ce qui est situé au-dedans (intérieur) et au-dehors (extérieur). L'intériorité exprime cette capacité de chaque individu à dialoguer avec lui-même, à construire un espace de liberté qui lui soit unique. Ver 7-8 ans, l'enfant différencie ce qui est vrai, scientifique, objectif dans le monde de ce qui est de l'ordre du soi, de lui ou de l'autre. C'est cette maturité qui le rend apte à prendre conscience de sa vie intérieure. Il peut établir des corrélations entres diverses expériences, ce qu'il ne pouvait faire auparavant, même di beaucoup d'impressions s'inscrivaient en lui de manière durable. En multipliant les occasions de faire avec lui le lien entre ce qu'il voit à l'extérieur, et ce qu'ils ressent à l'intérieur, vous l'aiderez à entrer en lui-même et à s'y trouver bien. Prises de parole Lorsqu'on leur donne l'occasion de prendre la parole à l'intérieur d'un groupe, les enfants apprennent à dire ce qu'ils ressentent, à argumenter. Lors d'un débat, donnez-leur le temps et les moyens de se situer personnellement par rapport à ce qui a été dit. Ne leur dites surtout pas ce qu'il faut retenir. Ce serait tout le contraire de l'intériorité ! Pour enrichir leur vie intérieure, les enfants ont besoin d'accéder à la symbolisation, c'est-à -dire de mettre des mots, des gestes, des attitudes sur ce qu'ils ressentent.Aidez-les à s'interroger : "Quand je ressens de la joie, comment vais-je pouvoir l'exprimer ? Avec quel geste ? Quelle parole ? Quel chant ? Quelle création artistique ? " L'initiation à l'intériorité se fait à partir des sens : c'est un va-et-vient entre le monde extérieur et ce que les enfants ressentent à l'intérieur d'eux-mêmes. Les lectures d'image (photos ou tableaux) menées avec eux facilitent ce passage, par la mediation de la vue et de l'art. Les expériences d'équipe C'est par les expériences vécues que les enfants nourrissent leur réflexion personnelle. Proposez-leur donc des exercices pratiques qui les aident à ouvrir leur espace intérieur. Par exemple, mettez-les en situation de détente, bien assis sur leu chaise. Chacun fait silence, puis ferme les yeux. Proposez-leur d'écouter les bruits extérieurs, puis leur respiration. Ils commencent alors à entrer en eux-mêmes et à prendre possession de cet espace. Progressivement, au fil des séances, au lieu d'écouter les bruits extérieurs, vous leur proposez une phrase d'Evangile qu'ils écoutent les yeux fermés. Puis dans le silence, chacun la répète à l'intérieur de soi. Vous pouvez aussi,par exemple, commencer à dire le Notre Père tout haut, en invitant chacun à le poursuivre en silence, dans sa tête. Dans un second temps, après ce moment de silence, chacun décrit par un mot, une phrase, la sensation qu'il a ressentie. Guidez les enfants en leur proposant de se poser des questions : "Qu'est-ce que moi, j'ai ressenti en entendant tel mot ? en imaginant tel geste ? en écoutant tel texte ?" Les récits bibliques L'initiation à la vie intérieure se par petites touches, à partir de ce va-et-vient continuel entre l'ouverture au monde et aux autres et l'univers que les enfants découvrent en eux-mêmes. Organisez vos séances en étant attentif à ce mouvement. Alternez, par exemple, des temps où chacun peut s'exprimer, avec d'autres où chacun va au contact avec l'Ecriture, avec les mots de la foi. Lorsque vous racontez une scène biblique, faites entrer les enfants dans la scène en utilisant des images, en mettant en valeur des détails concrets. Ils peuvent mieux ressentir ce que vite le personnage principal. En silence Le silence est un sas qui permet le passage de l'extérieur à l'intériorité. Il donne l'occasion aux 7-12 ans témoignant d'une grande vitalité de s'arrêter, de prendre le temps nécessaire pour regarder, réfléchir, établir des liens et se forger leur propre opinion. Proposez régulièrement des temps de silence. Dès le début de la rencontre, pour qu'ils puissent remémorer ce qui s'est fait lors de la dernière réunion. Dès que vous commencez quelque chose de nouveau, aménagez un sas de silence. Ne vous étonnez pas si certains enfants s'agitent et se cabrent devant ce moment-là . Certains enfants qui n'ont pas conscience de leur intériorité peuvent ressentir un sentiment de panique devant le vide que crée ce silence. D'autres ont en eux de grandes failles à cause d'une histoire de familiale difficile. Des enfants orphelins, dont les parents sont séparés ou qui ont vécu un abandon peuvent redouter ce moment de solitude. Aidez-les à se sentir reliés aux autres pour pouvoir habiter paisiblement ce silence. Cela peut se faire avec un geste (les mains ouvertes, tournées vers les autres..) ou par un objet que l'on regarde (icône, statue). Apprenez-leur à diminuer l'intensité des bruits. Tous ces bruits qu'ils créent avec les chaises, les puieds, perturbent le calme. Une éducation à la maîtrise de soi, leur permet d'accéder à l'intériorité. Un enfant exité n'en est guère capable. Mais dans le silence, il fera l'expérience de cet espace de liberté intérieure dans lequel s'inscrit la rencontre avec Dieu. |
Note de contenu : | Nombreux sont ceux qui ne sont pas en contact avec leur vie intérieure parce qu'elle ne leur a jamais été révélée. Comment les aider à prendre conscience de leur intériorité ? |