Titre : | Favoriser leur concentration (2009) |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Points de repère (N° 233, 01/12/2009) |
Article en page(s) : | pp. 16-18 |
Langues: | Français |
Résumé : |
Les facultés de concentration des 7-12 ans ne dépassent pas dix minutes.
Un effort de volonté Se concentrer, c'est réduire les champ de l'attention comme un zoom d'appareil photo. Cela requiert un effort de volonté pour faire abstraction des autres sollicitations extérieures. Plus on est concentré, moins on est attentif à ce qui se passe autour de soi. Par conséquent, plus on est attentif à ce qui se passe autour de soi, moins on est concentré, et moins on peut trier, comprendre et retenir les informations données. Mais la concentration n'est pas toujours favorable à l'apprentissage. Par exemple, les enfants de 7 à 12 ans peuvent s'isoler longtemps dans l'univers d'un jeu vidéo. Cette plongée les éloigne de leur réalité en les faisant entrer sans effort dans un monde magique dont ils raffolent. Elle rend plus délicat l'apprentissage de nouvelles acquisitions. Visuel ou auditif ? On distingue deux grandes familles d'individus qui correspondent à deux manières de stocker ou gérer les connaissances : les visuels et les auditifs. Chaque individu présente un subtil mélange de ces modes d'apprentissage en utilisant plus ou moins les deux parties de son cerveau. Il met en jeu différentes formes de concentration. L'auditif privilégie les informations auditives. Il utilise plus son cerveau gauche. Il apprend mieux avec des mots. Il analyse les données avant de les mémoriser. Particulièrement apte au maniement des symboles, c'est généralement un enfant calme et posé qui réfléchit avant d'agir. Le visuel privilégie les informations visuelles. Il utilise plus son cerveau droit. Doué pour retenir des images, il a une approche plus globale de l'information. Généralement spontané et physiquement actif, il ressent le besoin de bouger et a plus de mal à se concentrer. Avec des enfants "visuels", pensez à recourir régulièrement aux images qui les aident à se concentrer. Par exemple, pour parler d'un saint, servez-vous d'une image qui le représente avec ses attributs (saint Pierre avec ses clés, par exemple). Demandez-leur de fermer les yeux et de revoir cette image dans leur tête. Avec les auditifs, vous pouvez faire la même chose avec une phrase biblique qu'ils mémorisent après avoir fermé les yeux et vous avoir écouté...Alternez ces approches pour contenter tout le monde. "Mais concentre-toi donc :" Les adultes croient trop facilement qu'il suffit de dire à l'enfant de se concentrer pour que celui-ci y parvienne. Cette injonction ne fait qu'accentuer le stresse de l'enfant qui bien souvent ne sait pas comment s'y prendre. Pourtant, entre 7 et 12 ans, si vous lui en donnez la possibilité, l'enfant découvre l'utilité et les bénéfices de la concentration pour élaborer des raisonnements. Ne répondez pas trop vite à celui qui pose une question avant même que vous ayez fini de parler. L'imiter dans sa précipitation ne favorise pas la concentration. Finissez plutôt ce que vous avez à dire, puis répétez calmement les paroles de l'enfant. Cela lui permettra de réfléchir, donc de se concentrer, pour progresser dans sa réflexion. Lentement mais sûrement De manière générale, parlez lentement et clairement avec des temps de silence. Ménagez du suspense qui éveillera l'attention de tous et spécialement celle des auditifs. Et même s'ils vous semblent songeurs, cela signifie peut-être qu'ils sont en pleine activité mentale, qu'il se concentrent sur ce que vous venez de dire. Soyez attentif au début de chaque rencontre. Le moment où ils parlent de leur vie et parfois de leurs soucis vous éclairera sur leur capacité d'attention. Celle-ci sera difficile si l'enfant est fragilisé, angoissé ou se culpabilise à cause des difficultés scolaires ou familiales... Bouger c'est bien Diversifiez les activités pour maintenir l'intérêt en faisant à l'avance un découpage précis de votre séance en unités de temps. Et n'attendez pas qu'ils soient "totalement concentrés" pour démarrer une séquence alors que c'est déjà presque impossible pour les adultes ! Vous pouvez aussi varier les attitudes corporelles pour leur donner le temps de se détendre physiquement. Les spécialistes s'accordent pour dire que, en général, les facultés de réelle concentration des 7-12 ans ne dépassent pas dix minutes. Inutile de les solliciter de manière trop intensive, surtout lors des premières rencontres. Il faut aussi tenir compte de ceux qui ont des difficultés à l'école parce qu'ils sont plus lents ou plus agités. Ils ont besoin d'être valorisés au caté. C'est pour eux un lieu privilégié de reconnaissance. N'hésitez pas à les complimenter, ils en ont besoin ! |
Note de contenu : | Face aux multiples sollicitations par notre société, les 7-12 ans peuvent-ils encore se concentrer ? ils ont pourtant les capacités de déjouer le zapping ambiant sur lesquelles vous pouvez vous appuyer. |