Titre : | Et Dieu se fait homme (2009) |
Auteurs : | Emmanuelle Rémond-Dalyac, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Points de repère (N° 232, 01/11/2009) |
Article en page(s) : | pp. 4-7 |
Langues: | Français |
Résumé : |
La parole est devenue un homme et elle a habité parmi nous.
Le temps de Noël commence souvent dans les yeux brillants des enfants. Ils ouvrent chaque matin leur calendrier de l'Avent, fredonnent les chants appris à l'école, et marchent avec bonheur dans les rues illuminées de décorations. Bien sûr, ce sont nous, parents et éducateurs, qui initions e mouvement qui va au-delà de l'intense effort publicitaire déployé par les médias. Nous voulons ancrer nos enfants dans une tradition bien vivante, et nous y réussissons souvent. Noël est en effet la fête la plus populaire de France, en dépit de la sécularisation croissante du pays. Ceux qui ne sont pas chrétiens prennent plaisir à la chaleur familiale de retrouvailles célébrées au coeur de l'hiver : 87% des Français passent la soirée du 24 décembre en famille. Quant aux chrétiens, ils se rassemblent dans des églises qui sont pleines comme jamais ! Une sorte d'énergie collective s'empare de chacun alors qu'en plein hiver, la tentation pourrait être forte de rester replié sur soi. Jésus, soleil invaincu Avant même l'essor du christianisme, les foules se rassemblaient déjà à l'approche du solstice d'hiver, pour fêter le retour du soleil. Il fallait bien célébrer ce moment où, sous nos latitudes, le soleil brille enfin, chaque jour, un peu plus longtemps. Pour les Romains, cette fête de la "naissance du soleil invaincu" (Natalis soli sinvictis) avait lieu le 25 décembre. En 336,l'Eglise de Rome la remplace pour la première fois par la fête de la Nativité de Jésus. Les Pères de l'Eglise s'emparèrent très vite de cette date symbolique pour commencer la Nativité : "Le Christ a choisi l jour le plus court de l'année pour rappeler que le Verbe de Dieu s'était rapetissé. Il a choisi le jour à partir duquel les autres jours commencent à grandir, car il fera grandir toutes choses", explique par exemple saint Augustin, l'évêque d'Hippone, en Afrique romaine, dans l'un de ses sermons. Le mystère de Dieu En effet, nous fêtons à Noël plus qu'une naissance, aussi émouvante soit la présence d'un nouveau-né. Nous célébrons Dieu qui se fait chair, comme le proclame Jean l'évangéliste : "Le Verbe s'est fait chair et il a habité paarmi nous et nous avons vu sa gloire ". Les théologiens reprennent d'ailleurs fidèlement l'expression évangélique "faire chair" en parlant d'"incarnation", un mot qui vient du latin in carno et signifie "dans la chair". L'invention de ce terme n'épuise pas le mystère de l'événement. Marie elle-même a butté sur cette énigme lorsque l'ange Gabriel lui annonça qu'elle concevrait un fils. "Comment cela se fera-t-il puisque je suis vierge ?", s'étonna-t-elle, la première. Le corps du Christ c'est moi, c'est l'autre Allons plus loin : le corps su Christ auquel nous communions pendant la messe ne désigne pas seulement le sien. "Quand l'Eglise dit le corps du Christ, elle porte en elle cette expérience du Christ présent en toute personne", souligne le père Christian Salenson. Jésus se révèle encore aujourd'hui en chacun de nous, Dieu se fait homme aussi en nous. N'est-de pas cela la source de notre joie ? Les cadeaux, les lumières de Noël, les festivités familiales prennent tout leur sens dans ce miracle permis par le Christ. Dieu passe infiniment l'homme et pourtant, il le rejoint en se faisant semblable o lui. Les frontières entre le monde de Dieu et celui des hommes sont abolies. |
Note de contenu : | Quand Dieu se fait homme, en Jésus, c'est la joie. Une joie profonde qui unit le ciel et la terre et donne à tout homme la possibilité d'être uni, par la chair, à Dieu. Un beau programme célébré chaque Noël par tous les chrétiens. |