Titre : | Dieu, un berger surprenant (2009) |
Auteurs : | François Brossier, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Points de repère (N° 228, 01/02/2009) |
Article en page(s) : | pp. 13-14 |
Langues: | Français |
Résumé : |
Une catéchèse me disait l'autre jour : "J'ai toujours pensé que Jésus se servait d'images de la vie courante pour raconter ses paraboles. Mais quand je lis attentivement les paraboles, je m'aperçois qu'elles sont souvent tout à fait irréalistes. Par exemple, dans la parabole de la brebis perdue, Jésus dit : "lequel d'entre vous, s'il a cent brebis et qu'il en perde une, ne laisse pas quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller la chercher jusqu'à ce qu'il l'ait retrouvée ?" C'est tout à fait invraisemblable ! Je ne connais personne qui risquerait de laisser autant de brebis dans le désert pour en retrouver une. Tout homme sensé considérerait comme négligeable la perte d'un pour cent de son troupeau ! Pourquoi Jésus prend-il des exemples aussi loin de notre réalité ?
C'est de fait une erreur souvent commise de considérer les paraboles comme de simples images destinées à illustrer l'enseignement de Jésus. En fait, il s'agit d'énigmes à déchiffrer. Et c'est bien parce qu'elles sont étonnantes, bizarres ou invraisemblables qu'elles piquent la curiosité et obligent à un vrai travail de réflexion pour découvrir ce que Jésus révèle dans ces paraboles. En ce qui concerne la parabole de la brebis perdue, il est facile de constater que Jésus ne manque pas d'humour lorsqu'il déclare :"lequel d'entre v ious, s'il a cent brebis et qu'il en perde une, ne laisse pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller à la recherche de celle qui est perdue jusqu'à ce qu'il l'ait trouvée ?" alors qu'il sait pertinemment qu'aucun de ses interlocuteurs ne peut se reconnaître dans ce berger complètement fou ! Les versets qui précèdent montre que la parabole vise les pharisiens et les scribes. Ceux -ci ne pouvaient admettre que Jésus non seulement accueille les pécheurs mais même mange avec eux. pour eux, Jésus devenait automatiquement impur au contact des collecteurs d'impôt et des pécheurs publics. En racontant la parabole de la brebis perdue, Jésus montre que dans le royaume de son Père, rien ne se passe comme chez les hommes. Alors qu'aucun propriétaire de troupeau n'oserait laisser ses brebis dans le désert pour courir après celle qui est perdue, Jésus décrit la joie du berger qui a retrouvé l'égarée. Il est tellement heureux qu'il réunit ses amis et voisins pour faire la fête. Au cas où ses interlocuteurs n'auraient pas compris, Jésus rajoute : "C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion." Alors que les pharisiens évitaient tout contact avec les pécheurs, Jésus fidèle à la volonté de son Père, va au devant d'eux pour qu'ils se convertissent. Il n'attend pas que les hommes soient parfaits pour les rencontrer ; il leur offre son pardon et la possibilité de se convertir. |
Note de contenu : | Les paraboles évangéliques montrent que dans un royaume de Dieu rien ne se passe comme chez les hommes. |