Titre : | Le droit fondamental d'être scolarisé (2008) |
Auteurs : | Clotilde (SNCC) Pruvot, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Initiales (n° 210, Mai-Juin 2008) |
Article en page(s) : | pp. 14-15 |
Langues: | Français |
Résumé : |
Alors qu'en 1975, la loi du 30 juin sur le handicap prévoyait l'orientation en faveur des personnes handicapées, celle du 11 février 2005 "pour l'égalité des droits set des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées" va plus loin.
Cette loi définit précisément le handicap : "toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou trouble de santé invalidant." "Elle impose une vraie rupture, explique Raymond Duittoz, responsable des formations pour les structures d'Adaptation et intégration Scolaire (ASH) de l'Enseignement catholique, et ancien directeur d'établissements spécialisés. Le regard social posé sur les personnes handicapées change : "objets" de charité publique, puis "objets" de soin, elles sont désormais des personnes qui ont des droits. Cett loi leur assure citoyenneté et instaure le principe d'accessibilité aux savoirs, à la culture..." Désormais, tous les enfants, quel que soit leur handicap, ont fondamentalement droit à l'éducation, "autant que possible dans le milieu scolaire ordinaire, rappelle ce responsable. Toute sortie du système scolaire doit être exceptionnelle et temporaire." Trois ans après, des changements sont notables. L'effectif des élèves accueillis a progressé de plus de 16% par rapport à 2004-2005. La mise en place du projet personnalisé de scolarisation contribue à ce qu'il y ait continuité dans le parcours éducatif de l'élève. En lien avec des psychologues, après évaluation des compétences, les modalités de scolarité de l'enfant sont définies en fonction de ses besoins et en vrai dialogue evec la famille. "Aujourd'hui, la communauté éducative ne dit pas "je ne veux pas", mais "comment faire ?" Bien sûr, certaines réformes sont encore nécessaires : "davantage de formation des enseignants, plus de moyens financiers, d'équipements et de personnels, plus de passerelles entre les établissements médico-éducatifs spécialisés et les établissements ordinaires..., analyse Raymond Duittoz. Il ne faut pas non plusviser l'intégration féroce, mais le respect de la personne, de sa progression et de ses limites. Les enfants handicapés ont aussi besoin d'espaces protégés entre pairs, pour pouvoir se reconnaître...Il y a encore beaucoup à faire pour l'intégration. Le lien avec les personnes handicapées, notamment déficientes mentales, ne va pas de soi. Or s'il est maintenu au quotidien, il s'élabore naturellement et cette relation ne fait plus peur." |