Titre : | La foi n'est pas du registre (2008) |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Initiales (n° 210, Mai-Juin 2008) |
Article en page(s) : | p. 12 |
Langues: | Français |
Résumé : |
"Jésus c'est mon soleil et son regard se met à briller" exprime François-Xavier." Je suis pressé de communier pour que Jésus soit toujours avec moi" annonce Kévin. Christophe communie pour la première fois et déguste son hostie petit bout, par petit bout. Rémi s'apaise lorsque le prêtre tout en posant sa main sur son épaule, continue la consécration. Sarah s'avance et danse avec joie quand l'évêque l'appelle, le jour de sa confirmation. Au jour des Rameaux, Clément agite sa branche bien haut pendant le Sanctus. Que dit Jésus quand il présente le pain ? il présente le pain ? "Partager" répond Diane.
Guillaume est resté éveillé durant toute la célébration de sa confirmation. Ces réponses ne sont jamais à contresens : et pourtant ils sont autistes, trisomiques, ou polyhandicapés. Ces instants de grâce nous confortent dans notre certitude : il n'est nul besoin d'être premier de classe pour croire, pour rencontrer Jésus. Ces jeunes dans nos groupes de catéchèse adaptée savent aimer. C'est là leur richesse d'homme. Au quotidien, ce n'est pas toujours évident : les cris, les refus de partager, les angoisses non maîtrisées, l'impossibilité de parler, de lire et d'écrire, tout cela nous rend humbles et patients. Il faut trouver ce qui accroche, adapter notre vocabulaire. Pour les uns c'est la musique, pour d'autres la gestuelle, pour d'autres encore des images dépouillées mais très expressives. Les réponses sont lentes, souvent décalées et nous émerveillent par leur justesse. Mais ce qui nous conforte : c'est leur f difélité, et leur bonheur à venir. Convaincre la communauté que le handicap intellectuel n'est pas un obstacle à la foi demande de l'audace.Oser proposer les sacrements à ces jeunes, différents et pourtant témoins, y compris celui de la réconciliation, même si nous ne savons jamais s'ils sont prêts, c'est reconnaître leur dignité d'enfants de Dieu. Fondamentalement, il s'agit de vivre une relation avec Dieu et non pas de rentrer dans un savoir. |
Note de contenu : | Quand des jeunes handicapés proposent des manières de vivre debout comme croyants. |