Titre : | De la rencontre à la relation (2008) |
Auteurs : | Michèle Viers, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Initiales (n° 210, Mai-Juin 2008) |
Article en page(s) : | pp. 8-9 |
Langues: | Français |
Résumé : |
La première rencontre avec des personnes handicapées nous met le plus souvent mal à l'aise, en prise avec des sentiments contradictoires : intérêt sincère et envie de fuir parfois devant cet enfant prostré dans son fauteuil, ce jeune au regard fuyant, cet autre qui s'échappe, un paquet de photos serrées sur son coeur.
Nous ne pouvons plus nous servir de nos modes habituels de communication. La peur nous gagne à l'idée que l'intégrité physique, la santé psychique sont des biens fragiles. Serions-nous donc vulnérables ? Si nous persévérons dans la rencontre, si nous pouvons parler avec d'autres de ce que nous éprouvons, nos peurs s'apaiseront, nous ferons tomber peu à peu nos défenses et nous pourrons entrer dans une relation où chacun prendra sa place comme une personne singulière, ni tout à fait semblable, ni tout à fait étrangère. Si nous ressentons la différence comme un manque à combler, un mal, nous allons donner avec une grande générosité sans doute, mais sans nous interroger sur ce que l'autre a besoin de recevoir. Nous risquons alors de nourrit des attitudes de passivité, des régressions, mais aussi des révoltes et des refus. Si notre comportement est trop empreint d'affectivité, alors pour être aimées, pour nous faire plaisir, les personnes handicapées ne pourront pas faire naître leurs vraies demandes. Il faut du temps, une écoute attentive, accepter de na pas tout savoir, tout comprendre, pour accueillir l'inattendu, le geste, le regard, la parole balbutiée, qui va nous mettre sur le chemin d'une relation authentique. Nos attitudes refléteront ce qui est fondamental pour tout être humain : Etre écouté pour pouvoir à son tour prendre la parole. "Maman écoute pas moi", dit cette petite fille. Vincent tape violemment sur la table en criant "Vincent" chaque fois que l'on prend la parole à sa place. Chacun a besoin d'être reconnu dans l'originalité de son expression : parole, geste, cri de souffrance, de révolte,. L'écouter nous renverra à nos propres souffrances ; cela nous mettra aussi face à nos limite, à notre impuissance à changer la condition de la personne handicapée. |
Note de contenu : | Il faut bien se l'avouer, aller à la rencontre de la personne handicapée n'est pas chose facile. Faut-il la regarder ? faire comme si de rien n'était ? Comment se comporter sans apitoiement ni commisérations, ou encore sans générosité étouffante. Comment entrer dans une relation juste ? |