Résumé :
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L'adolescent ressent d'emblée l'attention que l'adulte porte à ce qu'il est, à ce qu'il vit. Il attend une présence vraie, une disponibilité intérieure qui passe, au-delà des mots, essentiellement par un regard engagé et personnel. la bonne distance n'est pas la protection froide et distanciée. Dans l'encyclique Dieu est amour Benoit XVI emploie une très belle expression qui pourrait nous aider à réfléchir sur la relation de l'adulte avec l'adolescent : "le programme du chrétien, le programme du bon samaritain, le programme de Jésus est un coeur qui voit." La compassion, l'empathie, l'écoute du coeur font vérité et fondent, au de-là de ce qui est dit, un espace de confiance préalable et indispensable à la parole échangée. Dire qu'il est important d'accepter et d'assumer la fonction d'adulte ne signifie pas l'absence d'implication. Nous écoutons avec ce que nous sommes, notre histoire, notre parcours et nos repères. Ce que vit l'autre et qui nous louche n'a pas à être occulté, c'est aussi grâce a ce qui résonne en nous que l'autre se sent reconnu, rejoint et entendu au-delà de ce qu'il parvient plus ou moins bien à verbaliser. "Un coeur qui voit" regarde l'autre en ne confondant pas sa propre émotion avec ce que l'autre vit mais n'a pas peur d'être touché par ce qu'il éprouve. Il s'agit, en fait, d'une distanciation par rapport à soi-même. En effet, l'adolescent n'a pas besoin d'adultes qui revivent leurs émotions à travers les siennes et qui projettent sur lui leurs désirs, leurs frustrations ou leurs échecs.
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