Note générale :
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La pratique de la crémation, phénomène de société en pleine croissance dans notre pays depuis trente ans, bouscule les cadres traditionnels de la parabole liturgique et sacramentelle de l’Église. Cette question a déjà suscité de nombreuses études d'ordre sociologique, anthropologique ou psychologique. Tel n'est pas le propos de l'article. Après un rappel historique concernant la position de l’Église sur la crémation, il s'attache surtout à évaluer les incidences théologiques et ecclésiologiques de la crémation en partant d'une anthropologie chrétienne, fondée sur l'écriture, dont les sacrements et la liturgie de l’Église sont l'expression. Si la crémation n'est pas une question théologique en soi - l’Église n'a jamais pensé que la destruction du corps puisse être un obstacle à la résurrection de la chair - sa généralisation pourrait influer sur les représentations de la foi chrétienne et la symbolique sacramentelle et liturgique. La question fondamentale qui doit orienter les positions face au phénomène de la crémation serait alors celle de la proposition de la foi et de la clarté du message chrétien sur la résurrection de la chair et la dimension ecclésiale de la mort. C'est ce que l'article tente de montrer.
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