Note générale :
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Cet article explore les ressorts de l'esthétique du mal,omniprésente dans la production fictionnelle actuelle."Nul n'est méchant volontairement affirmait Socrate. Pourtant nos contemporains regardent avec délectation des films mettant en scène une forme de "choix"du mal. Des séries américaines célèbres, des romans noirs comme ceux de James Ellroy, scénarisent à l'envie les figures de la perversion. ces derniers fascinent la culture contemporaine parce qu'elles indiquent - ce qui va à l'inverse des philosophies utilitaristes ou du néo-kantisme de Rawls, cherchant à résoudre rigoureusement le problème de la justice ou de la vie bonne- que l'être humain ne recherche pas nécessairement le bonheur. Ce déploiement fasciné des aventures du sujet sadien, quand le mal se raconte dans nos fictions, constitue le versant obscur d'une culture ne disposant plus de théorie du mal, hormis celle de la victimisation. Une théléologie terrifiante où la cruauté humaine trouverait, en avant de nous une créativité , personnelle ou collective, inédite est trop souvent le seul imaginaire disponible concernant l'avenir.
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