Note de contenu :
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Qu'est-ce donc qui peut intéresser aujourd'hui à la personnalité et à l’œuvre (à la personnalité plus encore peut-être qu'à l’œuvre)de Saint Philippe Néri? Tout simplement le fait que ce prêtre italien était un homme libre, s'il en fût jamais.
...Ce Florentin de la Renaissance, ne s'est jamais laissé enfermer dans l'armure de la Contre-Réforme : cette armure de Saül, comme disait Newman, sous laquelle David se sentait incapable seulement de marcher...Mais transporté dans la Rome de son temps (une Rome qui n'avait pas grand-chose à envier à celle des fellini et consorts aujourd'hui), cet homme sans carapace, jamais tendu, souriant toujours et souvent riant aux éclats, a montré des nerfs d'acier, un cœur de flamme. Dépouillé spontanément, sans faire d'histoires pour cela, de tout ce par quoi l'on peut être tenté, enraciné dans l'essentiel, il a su comme personne "s'adapter", comme on dit aujourd'hui. Mais il a montré que s'adapter, ce n'est pas pratiquer la politique du chien crevé au fil de l'eau, laquelle est trop souvent tout ce qu'il y a sous notre slogan d'"ouverture au monde". Car il savait d'instinct que la vraie charité, ça n'est pas "être gentil" sans plus, mais c'est d'abord se soumettre soi-même, totalement, à toute la vérité, comme la seule manière d'y gagner les autres.
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