Note de contenu :
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Le traité sur Le Précepte et la Dispense a été rédigé à la demande de deux moines bénédictins de Chartres. Par deux fois au moins, ils ont écrit à Bernard à l'insu de leur abbé pour solliciter son avis sur diverses questions concernant la Règle de saint Benoît. Le fil conducteur du traité est le refus du volontarisme juridique, c'est-à -dire de la notion selon laquelle le droit tirerait sa force d'obligation de la volonté du législateur plutôt que sa conformité à une norme objective de vérité et de justice. Trois passages, entre lesquels il existe une forte cohérence logique, sont capitaux à cet égard : la définition du "nécessaire immuable" le développement sur la soumission de l'abbé à la règle et la longue dissertation sur "l’œil simple" Bernard a posé dans ces pages les bases du discernement spirituel au cœur de l'expérience croyante.
Le traité sur la Conversion esquisse de façon très évocatrice le cheminement vers Dieu de l'âme en quête du salut. A une brève captatio benevolentiae succède à la prise de conscience par l'âme de sa situation malheureuse. Viennent ensuite, menées à travers une exégèse des Béatitudes, des analyses sur la place qui revient à la raison, à la volonté et à la mémoire dans le retournement vers le bonheur en Dieu. Tout s'achève autour de la béatitude des pacifiques par les fruits de la conversion en plein monde : l'homme pieux, en particulier le clerc, réconcilié avec Dieu, peut et doit y être un agent de paix. Le clergé, à qui Bernard s'adresse directement dès le début de son vibrant plaidoyer, est soumis à l'impact direct de la Parole de Dieu. Cette parole rend les morts à la vie et accomplit la conversion pas comme une action volontaire et instantanée de l'homme, mais comme un travail puissant de la Parole dans les épaisseurs de la condition humaine.
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