Note de contenu :
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On ne fait en fin de compte que l'histoire au présent. Or, à une époque de profonde mutation culturelle comme celle dans laquelle nous sommes entrés, s'interroger sur l'avenir du christianisme est devenu inévitable. L'observation montre en effet l'apparition et le développement de mouvements soit de refus de tout changement soit au contraire de fuite en avant : dans les termes de J.Moltmann, on peut, à juste titre, parler d'une double crise d'identité et de signification vécue et conceptualisée le plus souvent de façon antinomique. La théologie ne fait pas que refléter et reproduire en son discours cet affrontement de la foi avec la culture, elle argumente et justifie pour autant qu'elle est, inéluctablement, "aux prises avec la culture". C'est précisément à déployer cette question fondamentale que cet ouvrage est consacré. Or, depuis un siècle et demi, la théologie protestante allemande ou d'origine allemande a rendu manifestes et systématiques les attendus d'une question qui se confond avec l'histoire du christianisme. Près de nous, durant sa carrière allemande puis américaine, P.Tillich s'est imposé par la constitution d'une théologie de la culture comme prolégomène obligé à la théologie tout court. Il a ainsi repris et développé, dans le contexte historico-culturel qui était le sien, les intuitions maîtresses d'un Schleiermacher. L'ouvrage trace les moments les plus significatifs d'une histoire qui, de Schleiermacher à Tillich, résonne, avec ferveur et insistance, de cette lancinante question : Comment la foi chrétienne peut-elle assurer sa pertinence dans un monde traversé par des évolutions sinon des crises décisives ?
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