Résumé :
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Un film de Marcel Carmet, Le jour se lève, qui parut en 1938, et que les gens de cinéma tiennent pour un modèle de maîtrise technique, associe dans l'ironie sombre des banlieue parisienne, un titre plein d'espoir, et le désenchantement. Avec adresse et franchise à la fois, il est appuyé sur le réel. Telle image de maison dégingandée, bâtie en matériaux médiocres et dressée ridiculement contre le ciel dans un décor de petite place morose, que de fois nous l'avons contemplée à Gentilly, Clichy, Romainville, Argenteuil, Colombes, Vaires, Villemomble - gênante, décevante, obsédante ! Elle existe. Elle appartient à la vie quotidienne d'hommes, de femmes et d'enfants. Le thème du Jour se lève, dont l'intrigue pratiquait le suspense bien avant qu'on eût répandu ce mot, semble le fait d'un auteur soucieux de railler une des plus belles paraboles de l’Évangile. Contre l'homme solitaire atteint par l'injustice, les autres hommes viennent avec des armes. La brebis perdue ne se charge plus sur les épaules : on l'abat. Car le jour qui se lève n'éclaire jamais un monde fraternel.
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