Note de contenu :
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Cendres, carême, pénitence, jours maigres, jeûne et abstinence, prière et désert. Voilà des mots à devenir pâle et triste. Il n'y a que carnaval qui soit réjouissant, il évoque la rigolade et l'estomac plein. Pourtant carnaval, de l'italien carnevalure, signifie : ôtez la viande. Il est l'inséparable compagnon grotesque et éphémère de carême, interminable et rébarbatif. Avant que les institutions de la République ne parlent de signes ostensibles, je portais fièrement, le jour du mercredi des Cendres, mon front noirci, oubliant que le Christ s'était prononcé sur la question. Et clairement. Dans sa détestation de l'hypocrisie, il nous demande de l'honorer dans le secret de notre coeur, en silence, de nous parfumer, de nous laver le visage. "Eu que personne surtout ne l'aperçoive que vous jeûnez". Le front et sda croix de cendres ont d'ailleurs un sens profond et grave de sagesse tout humaine. On n'hésita pas, autrefois, à parler de la mort aux enfants, à les faire méditer sur cette chair qui doit redevenir poussière et passer par le pertuis de la mort. Pour après, il y a la foi et l'espérance.
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