Note générale :
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Un grand nombre de théologiens contemporains ont avoué leur dette à l'égard de la doctrine trinitaire de G.W.F Hegel, dette qui semble tout entière contenue dans le rapport étroit que le philosophe allemand a établi entre doctrine trinitaire et mort du Christ. Amplement développée dans les Vorlesungen über die Philosophie der Religion, notamment dans la troisième partie de ces leçons berlinoises (die vollendette Religion), la théologia crucis accède au rang de "concept divin total" et de "détermination" (Bestimmun) de la nature divine. Sous ces vocables inhabituels, associés à celui d'"éternelle histoire divine" (evige Geschichte Gottes) une phénologie de l'esprit absolu épouse le rythme d'une odyssée trinitaire rapatriée dans le domaine de la conscience comme "histoire de l'esprit" et éclosion d'un "savoir absolu" Sans procéder ç un exposé complet de la pensée de Hegel, la précédente étude ne retient que l'influence directe qu'elle a exercée sur le théologien luthérien Eberhard Jüngel, oeuvre à laquelle on peut aisément opposer la conception balthasarienne de la théologia crucis, enracinée quant à elle dans la théologie vétérotestamentaire du jugement et sa transformation néotestamentaire par le pro nobis christologique. La mise en perspective de deux œuvres théologiques permet ainsi d'élaborer une appréciation critique de l'influence hégélienne et des limites qu'elle comporte dans sa relation au discours de foi.
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